Ministère de la transition écologique
Faire rimer productivité et durabilité
Au sens large, l’économie circulaire consiste ainsi à réduire le gaspillage et à optimiser l’usage des ressources. Voici une définition qui ne peut qu’enthousiasmer les responsables financiers des grandes entreprises industrielles. Ici, la logique économique et les préoccupations écologiques convergent entièrement : consommer moins c’est bon pour la planète comme pour le ROI de l’entreprise. C’est pourquoi l’industrie 4.0 peut être considérée comme intrinsèquement écologique et d’ores et déjà insérée dans une dynamique proche de l’économie circulaire. Le déploiement de réseaux de capteurs et les flux de données qu’ils produisent, caractéristiques de l’industrie 4.0 et de ses usines digitalisées, ont en effet vocation à optimiser l’usage des matériaux et des infrastructures logistiques de façon à générer d’importants gains de productivité mais aussi à réduire leur empreinte écologique.
Réconcilier recyclage et production de pointe
Mais dans un sens plus restrictif, l’économie circulaire désigne également le fait de donner une seconde vie aux produits ou aux matériaux qui les composent. En ce sens, une industrie 4.0 qui donnerait une véritable place à l’économie circulaire serait une industrie dans laquelle le recyclage est entièrement intégré à la chaîne de production. Bâtir des usines à la fois performantes, innovantes et capables d’intégrer des composants recyclés est un véritable défi demandant une bonne dose d’imagination tant recyclage et performance sont encore deux termes peu compatibles dans les imaginaires.
L'industrie automobile ouvre la voie
Souvent décriée pour son impact écologique particulièrement néfaste, l’industrie automobile est aujourd’hui en première ligne de cette révolution technologique. Le groupe PSA a ainsi créé une business unit entièrement dédiée à l’économie circulaire et propose, via plusieurs marques du groupe, une offre de pièces recyclées et reconditionnées. Quant au groupe Renault, il allie éco-conception de ses véhicules (utilisation de matières recyclées, limitation des déchets) et gestion intelligente de la fin de vie des produits : une fois récupérées, pièces et matières intègrent un nouveau cycle de production. Enfin le secteur ferroviaire n’est pas en reste puisque SNCF Réseau a mis en place des réseaux de revalorisation de matériels qui autrefois étaient jetés : les rails en acier sont réutilisés quand leur niveau d’usure le permet et le ballast est réutilisé après criblage. Les traverses en bois sont quant à elles incinérées et valorisées énergétiquement, tandis que les traverses en béton sont broyées pour être valorisées en sous-couche routière ou à des fins d’assainissement.
Intégrer l’économie circulaire aux modèles économiques des principales industries du pays demande de revoir en profondeur la façon dont les ressources sont utilisées mais également l’organisation interne des usines et les circuits logistiques qui les relient. Or, une telle remise à plat est également à l’ordre du jour du fait du développement de l’industrie 4.0. Pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? Les infrastructures numériques qui permettront les gains de productivité de l’usine 4.0 sont en effet souvent considérées sous l’angle de leur forte empreinte carbone, mais en favorisant l’économie circulaire elles pourraient bien avoir un impact écologique positif.