Interfacer son ERP et son PLM pour une gestion unifiée des données
Si les rôles des ERP et des PLM sont parfois flous au sein des entreprises industrielles, ces deux outils sont très complémentaires, ne serait-ce que par les données qu’ils agrègent. Bien interfacés, ils assurent notamment aux entreprises de gérer de manière transversale l’ensemble de leurs datas, et donc de gagner en efficacité.
On dit souvent que la data est l’or noir du 21e siècle. C’est d’autant plus pertinent pour les entreprises industrielles qui souhaitent entrer dans la « quatrième révolution » et qui doivent donc se préparer à gérer un volume considérable de données, du fait des capteurs et des robots présents sur leurs machines de production. À la clé notamment : une meilleure productivité, possible grâce à l’analyse en temps réel des besoins de la production et des stocks, à la réduction des temps d’arrêts sur les lignes de fabrication, à la maintenance prédictive des moteurs...
En s’appuyant sur des technologies comme l’intelligence artificielle, la robotique et l’Internet des objets, ces entreprises industrielles devront toutefois savoir jongler avec l’ensemble des données disponibles. Bâtir une stratégie « Big Data » est d’ailleurs l’un des principaux défis qu’elles auront à relever.
Les risques de dispersion des données
Pour automatiser les processus de fabrication, les chaînes logistiques, ou encore optimiser la gestion de leurs produits tout au long de leur vie (depuis leur création jusqu’à leur démantèlement ou leur recyclage), les entreprises industrielles misent généralement sur la combinaison ERP (Entreprise Ressource Planning) et PLM (Product Lifecycle Management).
Et pour cause : les deux outils visent tous deux, mais chacun à leur façon, à partager les connaissances sur un produit. Le PLM a encore la réputation d’être uniquement dédié aux phases de conception et de développement des produits industriels. Pourtant, il constitue l’épine dorsale des données techniques de l’entreprise et a, en réalité, un positionnement plus transversal. Il doit donc permettre une vision unifiée des données liées aux produits, et ce à chaque étape de leur vie, et non passer la main à l’ERP une fois la production lancée. Pour qu’il joue pleinement ce rôle, il est important de ne pas cloisonner cet outil avec l’ERP, plutôt centré sur les stocks et la logistique. Le premier risque de « siloter » ces deux logiciels serait que les données qu’ils agrègent soient dispersées dans l’entreprise. Le second serait d’avoir autant de bases de données que d’applicatifs, donc de passer à côté de l’avantage compétitif d’être « data-driven ».
Les bénéfices d’un bon interfaçage
Pour tendre vers une gestion unifiée des données, l’interfaçage entre l’ERP et le PLM de l’entreprise doit tenir compte de plusieurs paramètres dont la complémentarité des nomenclatures de conception eBom (« Engineering Bill of Materials ») et mBom (« Manufacturing Bill of Materials »). Puisque l’un des points forts des outils PLM est justement de produire avec efficacité les nomenclatures de production, y compris lorsque les informations sont transmises de manière hétérogène par les bureaux d’études, il faut qu’il parle le même langage que les ERP. Pour y parvenir, il est par exemple intéressant de transformer les nomenclatures eBom du PLM en mBom avant de les transférer dans l’ERP. C’est, cette étape, souvent négligée qui permettra à l’entreprise de tirer le meilleur de chaque outil, de favoriser la collaboration entre ses équipes et ainsi d’accélérer la digitalisation de ses activités, condition sine qua none pour devenir une « industrie du futur ».